Le réel : quel mot étrange, subversif, inattendu, simple et compliqué, douloureux parfois, joyeux de temps à autre ! Il fait peur aussi, il inquiète, il surprend. De quoi nous parle-t-il, s'il nous parle ?
Tous les savoirs se réfèrent au réel, et en parlent souvent avec la prétention d'en donner le dernier mot, puisque chacun croit l'avoir, ce mot final. Le réel appelle et fascine, il fait parler et bavarder, il fait rêver et il surprend.
« Il y a plusieurs réels », entendons-nous souvent dans ces déversoirs de l'information que sont les journaux. Il y a celui de l'économiste, puis celui du politique, et encore celui du soldat, sans oublier celui du chômeur, lorsque ne s'en mêlent pas le philosophe et, quand il a le temps d'y penser, le théologien. J'en oublie, et des meilleurs. Pourquoi cette agitation autour de ces quatre lettres, somme toute anodines ? D'où vient ce désir de la réalité, la vraie, la seule, l'unique ? Qu'est-ce qui attire dans ce réel aimanté et aimantant tant de désirs ?"...