Résumé :
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Je promets quelque chose à quelquun. Et dans la parole de promesse, cest moi que je porte au-devant de ce qui est à venir. Entre aujourdhui et demain, est à venir un temps indéterminé dont je ne sais rien, et qui pourtant est le mien. Voilà le paradoxe de la promesse : moi, ici et maintenant, qui suis gai ou qui suis triste, au soleil ou sous la pluie, je mengage à ce que quelque chose de moi tienne dans lavenir. Dans la parole donnée, cest moi que je donne. Moi qui me connais si mal maintenant, moi qui ne cesse de me transformer au gré des rencontres, des circonstances dont beaucoup changent comme le ciel à lautomne, jaffirme donc que quelque chose de moi « tiendra » et ne changera pas à légard de quelquun dautre. Moi qui « ne peux garantir aujourdhui qui je serai demain », jaffirme fermement quelque chose à propos dun avenir pourtant incertain : « locéan dincertitudes » sur lequel nous voguons nous apparaît bien vaste au regard de « lîlot de certitude » que la promesse est sensée instaurer. Car je donne ce que je nai pas encore, jengage ce que je ne suis pas encore. Quelle audace alors, que de promettre ! Quelle étrange audace qui caractérise lêtre humain, qui est comme sa grandeur au sein même de sa fragilité !
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